Les manifs arrivent, et notre gâteau est remarqué dès la 1ère manif. Marie-Laure et Claude du Comité Diocésain ne sont pas ensemble, mais ils ont la même idée tout de suite : Récupérer ce gâteau pour notre fête, ce sera le fil conducteur de l’événement. Les portables fonctionnent , un premier contact s’établit avec le copain qui véhicule le gâteau et demande « c’est quoi ton truc, l’ACO? », et Grégory, le délégué CGT de la boîte où travaille M. Laure, est mis dans le coup. A un copain de la CGT qui me dit « le gâteau part à l’ACO pour une fête; pourvu qu’on le revoie, je ne sais pas ce que c’est », j’ai pu dire que je fais partie de l’ACO et leur expliquer qui nous sommes et ce que nous voulons faire de ce gâteau. Du coup il me l'a confié en riant !
A partir de là, nous nous sommes organisés pour récupérer le gâteau à l’Union Départementale. Là encore, une bonne occasion de faire des liens avec ceux qui connaissaient la JOC, et d’être reconnus comme membres de l’ACO.
Arrivés au Centre Diocésain, il ne restait plus qu’à changer le décor du gâteau et le mettre aux couleurs ACO. Ce gâteau nous a accompagné toute la journée au cours de tous les temps forts dans l’amphi, dans le hall et lors du buffet (voir les photos dans l'article de mai 2011 « Un gâteau d'anniversaire qui témoigne des luttes »). Une fois la fête terminée, il fallait lui rendre ses couleurs CGT, et le mardi 12 octobre, nous l’avons ramené au coeur de la manif.
Après la fête des 60 ans, les copines et copains du syndicat m'ont dit : « alors, comment ça s’est passé la fête ? »
Ce que nous vivons les interpelle et me permet de partager avec elles et avec eux, surtout pendant les manifs et blocus où ils ont vu d’autres copains d’ACO. Aujourd’hui, beaucoup connaissent mon engagement et il m’arrive de partager ce que nous vivons en révision de vie.
60 ans de luttes de militants d’ACO et de nombreuses années de luttes syndicales, c’est tout ce qu’exprime ce gâteau qui a fait parler de lui. Tout un symbole, toute une histoire qui laisse encore des traces aujourd’hui.
Tu veux une part du gâteau? Alors viens, inscris-toi à la suite de tous ces militants !
Une prière dans ce vécu
« Seigneur, ces temps de conflits me font te prier.
Oui, ces temps d’AG, de prises de parole, de décisions, ces manifestations, tous les partages que nous avons eus ensemble, les blocages vécus avec les copains et copines, les pique-niques partagés... ... c'est ton pain partagé.
Et tous ces cris de colère, d’angoisses partagées : « Mon fils est au chômage, quel avenir ? » « Et moi, apprentie, à quand la retraite ? » « Ma fille, il est où son avenir ? » « Je pourrai jamais tenir jusqu’à 62 ans, je suis déjà pas bien ! »... … tout cela c’est ton sang partagé.
Cette fraternité vécue dans ces évènements qui nous ont tant rapproché et nous ont fait mieux nous connaître malgré nos différences... ... c’est la communion vécue au quotidien.
Alors, voilà, Seigneur Jésus, tu as donné ta vie pour tous les hommes et moi, j’ai vu des copains et copines qui ont donné du temps, de leur argent sans compter. Ils ont donné un peu de leur vie, cette vie qui est tienne puisque tu nous dis que tu vis en chacun de nous.
Mes copains et copines ne te connaissent pas tous, certains prient Allah, mais je me dis que tu les aimes et que tu vis en chacun d’eux quand je les vois grandir dans l’action, être attentifs aux autres quand je vois qu’ils se battent pour leur dignité, pour eux, pour les autres et avec les autres.
Je me dis oui, l’action collective est une messe vécue en pleine humanité où tu es si présent. Toi, Seigneur, qui a tant voulu que l’homme se révèle et se relève.
Pour tout ce que nous vivons en communion, je te dis merci Seigneur, de nous aimer ainsi".
… … Catherine, militante CGT et membre de l’ACO 63
